UN WC POUR DEUX
Comme la veille, nous échouâmes à une heure indue au resto japonais,
moi dans une forme d’enfer, Castor toujours préoccupé par mes
incohérences qui se multipliaient. Quelques exemples ? Allez.
Aux toilettes, je peinai à remettre mon jean — pourtant, cette fois,
c’était bien le mien, je m’en assurai derechef. Mais les boutons
n’étaient pas en face des boutonnières et, malgré mes efforts,
refusaient de s’y loger. Quant à la jambe droite (car, de guerre lasse,
j’avais fini par tout retirer, histoire de recommencer la manœuvre à
zéro), elle s’obstinait à vouloir prendre la place de la gauche et
vice-versa.
L’angoisse, quoi.
La super, méga, giga-angoisse.
Parce que bon, j’allais pas y passer la nuit, moi, dans ce WC !
Ma panique atteignait son comble quand quelqu’un frappa à la porte.
Ouf, c’était Castor qui, ne me voyant pas revenir, soupçonnait un
nouveau problème, d’autant, m’expliqua-t-il, qu’en cherchant le lieu
d’aisance, je m’étais dirigée tout droit vers les cuisines (qui se
trouvaient à l’opposé).
Il se glissa donc dans la cabine — au risque, si on le voyait, de
provoquer un scandale — et, en un tournemain, me rendit présentable.
Ce qui ne m’empêcha pas, quelques instants plus tard, de piquer du nez
dans mon assiette. Sans ses mains pour retenir ma tête en cours de
route, je m’effondrais dans mes sushis, dis donc !
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