ÉPINAL
Les Imaginales d’Epinal — ce festival du livre fantastique où j’avais
décidé de me rendre, après plusieurs années d’absence — avaient lieu
fin mai.
— Tu viendras m’y retrouver ? demandai-je à Castor, mine de rien.
Il acquiesça. Avec un bémol, cependant :
— Je n’ai pas réservé de chambre d’hôtel, et tout doit être plein des mois à l’avance…
Alors moi, sans me démonter :
— Bah, pas grave, on te trouvera une chtite place dans la mienne, de chambre.
La cause étant entendue, il n’en fut plus question. Sauf dans ma tête,
bien sûr. Plus le temps passait plus j’éprouvais l’effroi mâtiné
d’allégresse de la petite fiancée à la veille de ses noces. (Le premier
qui rigole est prié de sortir.)
Vint le fameux jour j. J’avais soigneusement choisi mes fringues,
emprunté un blouson à Barbara, l’aînée de mes petites-filles, et pas
fermé l’œil de la nuit. Une amie écrivaine — appelons-la Rachel — qui
habitait la ville voisine, devait venir me chercher en voiture pour
m’amener à l’aéroport, car je n’ai jamais été fichue de passer le
permis.
C’est là que tout commença à déconner.
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