FLASH BACK
Tout
avait commencé l’avant-veille — si tant est que l’enchaînement
d’événements qui, pour la seconde fois, bouleversait mon existence,
puisse désormais s’inscrire dans une quelconque logique temporelle.
Ce festival du livre fantastique, je l’attendais depuis des semaines.
C’était mon grand retour professionnel, après deux années de stand by.
Mais pas que. C’étaient surtout mes retrouvailles avec Castor ;
retrouvailles qui, compte tenu des circonstances, me faisaient
méchamment gamberger. Les êtres sont ainsi faits que, dans la nuit la
plus noire, ils se raccrochent aux clignotements d’une étoile ; que la
moindre lueur au bout du tunnel ranime leurs forces vives. De l’espoir,
ça s’appelle. Or, depuis peu, cet espoir avait pour moi un nom. Un
visage. Un sourire entre parenthèses. Une tignasse grisonnante. Des yeux
d’un bleu lavande cernés de rides malicieuses…
Et un humour, surtout. Un putain d’humour qui m’avait maintenu la tête
hors de l’eau durant mes longs mois de naufrage.
Dans ce salon jadis avenant où, jour après jour, la mort creusait son
trou, l’écran de l’ordinateur était devenu l’issue de secours. La
porte ultime. Les écrans des
ordinateurs, devrais-je dire, puisque nous avions chacun le nôtre, tout
comme nous possédions deux chiens, deux canapés — mais un seul feu, en
revanche, qui brûlait nuit et jour car Sylvain craignait le froid.
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