samedi 15 octobre 2016

LE BEL ÉTÉ 3





















                                    FLASH BACK

        
Tout avait commencé l’avant-veille — si tant est que l’enchaînement d’événements qui, pour la seconde fois, bouleversait mon existence, puisse désormais s’inscrire dans une quelconque logique temporelle.
         Ce festival du livre fantastique, je l’attendais depuis des semaines. C’était mon grand retour professionnel, après deux années de stand by. Mais pas que. C’étaient surtout mes retrouvailles avec Castor ; retrouvailles qui, compte tenu des circonstances, me faisaient méchamment gamberger. Les êtres sont ainsi faits que, dans la nuit la plus noire, ils se raccrochent aux clignotements d’une étoile ; que la moindre lueur au bout du tunnel ranime leurs forces vives. De l’espoir, ça s’appelle. Or, depuis peu, cet espoir avait pour moi un nom. Un visage. Un sourire entre parenthèses. Une tignasse grisonnante. Des yeux d’un bleu lavande cernés de rides malicieuses…
         Et un humour, surtout. Un putain d’humour qui m’avait maintenu la tête hors de l’eau durant  mes longs mois de naufrage.
         Dans ce salon jadis avenant où, jour après jour, la mort creusait son trou,  l’écran de l’ordinateur était devenu  l’issue de secours. La porte ultime. Les écrans des ordinateurs, devrais-je dire, puisque nous avions chacun le nôtre, tout comme nous possédions deux chiens, deux canapés —  mais un seul feu, en revanche,  qui brûlait nuit et jour car Sylvain craignait le  froid.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez un chtit mot