LE PREMIER MATIN DU MONDE
Une fois arrivée à destination (en fin d’après-midi), je n’eus
rien de plus pressé que de rappeler Castor. Cette fois, ouf, il
répondit.
— T’es où ? soufflai-je.
— Ben, sur ton stand, pardi !
C’était la vérité vraie. Alleluia. En me haussant sur la pointe des
pieds, je pouvais l’apercevoir, de dos, avec son blouson noir à capuche
de sweat gris. Je me ruai sur lui.
— Tu ne devineras jamais ce qui m’est arrivé.
Il eut son petit sourire en accent circonflexe inversé.
— Tu as raté ton avion.
— Comment le sais-tu ?
— J’ai demandé à l’accueil.
L’instant d’après, plantant là public, libraires, organisateurs et
collègues, nous gagnions l’hôtel bras-dessus bras-dessous avec des
trépignements de gamins en goguette.
Nous y attendaient des tickets-repas valables dans les meilleurs restos
de la ville, ainsi que des invitations à des expos, concerts, cocktails
et autres réjouissances festivalières.
Prétextant la fatigue du voyage — ben voyons ! — je proposai à Castor
un plateau de sushis dans le japonais d’à-côté, ce qu’il accepta à
l’unanimité. Puis, l’en-cas expédié en quatrième vitesse, nous rentrâmes
vite, vite, dans ce que nous appelions d’ores et déjà « notre
chambre ».
*
La nuit qui suivit fut inoubliable.
*
Au matin, j’étais amoureuse.
La passante du sans-sushi.
Des pensées affectueuses pour Gudule et à tous ceux qui l'ont aimé, famille et ami(e)s...
RépondreSupprimerReb et Hadj.
Merci ! :-)
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