ÉCRIRE
Entre-temps, j’avais commencé plusieurs textes, avant de les abandonner en cours de route. La fameuse nouvelle, bien sûr, où je mettais en scène une matriarche pourrie, évoluant dans un décor pourri, parmi une pléiade de comédiens minables, dirigés à la mords-moi-le-nœud. Un roman, également, intitulé « Pleurer dans tes bras » et, comme son nom l’indique, pleurnichard à souhait. Bref, j’ignorais par quel bout prendre cette histoire, mais il fallait que je l’écrive. Il le fallait absolument.
— La vie t’offre sur un plateau un merveilleux thème de livre, m’avait dit Olivier. Tu ne vas pas le gâcher, tout de même ! Ce ne serait pas professionnel…
Encore fallait-il trouver le ton adéquat. Ni cynique, ni larmoyant, ni pompeux, ni résigné. Ni bêtement défoulatoire. Ni à prétention psychanalytique.
Ni surtout, surtout, auto-complaisant.
Les semaines passaient ; je tournais autour du pot. Parfois, une phrase me titillait ; bien ou mal gaulée, c’était secondaire. Je la notais, je la biffais. Je râlais un bon coup. Et je recommençais.
—T’inquiète, disait Castor, ça viendra lorsque ça viendra.
Il avait raison. Un jour, à force, c’est venu.
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