mercredi 2 novembre 2016

LE BEL ÉTÉ 21



















  
                                                                      LUNE DE MIEL AU PARADIS


        L’opération eut lieu quinze jours plus tard. Entre-temps, Castor s’était proposé comme « accompagnant », de sorte que nous passâmes notre lune de miel  dans une chambre d’hôpital — lieu sordide s’il en est mais que sa présence rendait, sinon accueillant, du moins supportable. Mon fils Frédéric, ainsi que Paul, son père, étant venus de Paris m’apporter leur soutien, le corps médical nous accorda une perm de vingt-quatre heures avant le grand jour. Ce bref retour à la normale me donna l’illusion de m’éveiller d’un cauchemar (l’illusion seulement, car  en dépit de la bonne humeur ambiante, de la musique, des enfants, des chiens, et du soleil qui, laborieusement, s’était mis de la partie, ce bonheur factice suintait l’angoisse). Olivier jouait « Le Sud » sur son accordéon, accompagné à la guitare par Barbara et Paul ; Claude battait la mesure,  Castor prenait des photos, Fred portait des lunettes noires. Et Mélanie, sur le qui-vive, tentait d’endiguer les désastres d’Alix (dit « l’intrépide , dit « la Terreur » », dit « Tornado ») qui commençait  à marcher seul.
         Bonus suprême, nous eûmes droit, Castor et moi, à l’une de ces nuits tarnaises sublimement étoilées, que ne vinrent troubler ni l’irruption d’une infirmière, ni la crainte d’être entendus par les voisins.




        

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