jeudi 4 août 2016

ROSE 98

 
  

                                     LA GUERRE DES ÉPOUSES

   Avec le printemps, Zouk s'emplit de parfums et de chants d'oiseaux. Mais en dépit des charmes de la belle saison, Amir et Rachad n'en démordent pas, se heurtant —­ et le mot n'est pas trop fort — à l'opposition farouche des deux femmes.
            — Font chier, ces branques, avec leur lubie, râle Rose, suite à une prise de bec plus éprouvante encore que de coutume.
Son mari lui a annoncé de but en blanc que Gabriel Askar avait sauté le pas. 
            — Il vient de louer un grand studio derrière le parc des Buttes-Chaumont et propose de nous héberger le temps qu'on trouve un logement, a-t-il précisé, mine de rien.
Et Rose de siffler, furibonde :
Il peut toujours attendre.
          — Merci de tenir compte de mon avis, a rétorqué Amir, piqué au vif. 
Vas-y si tu veux mais je te préviens, sans moi.
Le ton est monté, forcément.
C'est du chantage, criait Amir.
            — Non, de la raison,  répliquait Rose. Tu ne m'entraîneras pas dans cette aventure, et les enfants non plus. L'émigration, j'ai déjà donné, figure-toi, et je n'ai pas l'intention de rempiler. J'ai fait ma vie ici, j'ai un job, une maison, une famille, pas question de repartir à nouveau à zéro.
Et mes aspirations à moi, qu'est-ce que tu en fais ?
Je m'assois dessus.
Égoïste !
            — L'égoïste, c'est toi. Ta femme et tes gosses, tu t'en fous. Il n'y a que ton ambition qui compte.
Si tu m'aimais, elle compterait aussi pour toi.
Si tu m'aimais, tu ne me demanderais pas de tout quitter.
   À la fin, Rose a pris Olivier sur ses bras et s'en est allée en claquant la porte, suivie d'une Julie, la queue basse.

                                             *

Font chier, font chier, font chi…
            — Parle au singulier, coupe sèchement Omane. Mon mari a beau être influencé par le tien, il ne s'opposera jamais à ma volonté.
Tu as bien de la chance : ma volonté à moi, Amir s'en fout. 
Omane, souveraine :
Refuse-toi à lui, c'est une bonne tactique.
Alors Rose, outrée :
            — Ça va pas, la tête ? Tu voudrais que je me punisse, en plus?


Bonus : les coms INSPIRÉS de... d'avant : 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez un chtit mot