jeudi 11 août 2016

ROSE 102

 


                                                     PARIS

Nous amorçons la descente vers l'aéroport d'Orly, annonce une voix feutrée dans le haut-parleur. Veuillez regagner vos places et boucler vos ceintures.
­— Ouf, il était temps qu'on arrive, s'exclame Rose, à bout de nerfs. Je n'en peux plus, moi. Voyager dans ces conditions, quel enfer !
 Les enfants sont littéralement déchaînés. Grégoire trépigne dans l'allée et Olivier martèle la tablette en poussant des cris de goret qu'on égorge.
            — Pauvres gamins, mets-toi à leur place, compatit Amir. Se tenir tranquille cinq heures d'affilée, à leur âge…Viens vite t'asseoir, Bichon, l'avion va atterrir !
Mais le "bichon" a une tout autre idée en tête. Au lieu d'obéir, il file droit devant lui, direction : le cockpit.
— Eeeh, il se sauve, crie Rose. Amiiir ! Rattrape-le vite, qu'est-ce que tu attends ?
— Que tu me laisses passer, tiens. Je ne peux quand même pas vous enjamber, Olivier et toi.
Le temps que Rose s'extirpe de son siège, le fugueur est déjà loin.  Par chance, l'hôtesse venant en sens inverse lui barre la route et, d'une poigne de fer, le ramène à ses parents.
— Ne laissez pas cet enfant courir partout, voyons. C'est dangereux.
Je voudrais vous y voir, proteste Rose.
— Encore un petit effort, on est presque à Paris, déclare Amir, en récupérant le trublion qu'il s'empresse d'attacher sur son siège.
Et comme ce dernier se débat, il promet :
Si tu es bien sage, je t'emmènerai visiter la tour Eiffel.



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