VISITE D’AMIR
Conséquence immédiate du retour à la normale : Amir annonce son arrivée pour le week-end suivant.
— J'ai un train qui me dépose aux Guillemins* vendredi, à 22 h 38. Tu pourras venir me chercher ?
— Bien sûr, se réjouit Rose. L'ennui, ajoute-t-elle après un instant de réflexion, c'est que tante Ida ne conduit pas…
— Tant pis, je prendrai un taxi.
Mais, le soir même :
— Moi, je peux t'accompagner, propose Etienne à qui elle fait part de ce fâcheux contretemps.
— T'as une bagnole, toi ?
—
Oui, une 4L. Tu ne l'as jamais remarquée ? Je la gare toujours sur le
terre-plein, devant chez ta tante. Parce que la rue Gaillard-cheval,
hein, pour les amortisseurs… !
Rose accepte avec empressement.
— On pourrait manger un morceau, avant, suggère Etienne. Je connais un très bon restau, à deux pas de la gare : Todi les krompirs*. Le patron est un ami, il fait des carbonades* à se rouler par terre.
Va pour les carbonades.
Tant Ida, consultée, donne sa bénédiction.
—
Je vous préparerai des gaufres, pour le souper, annonce-t-elle aux
enfants. Et on écoutera la suite de "Pierre et le loup" sur le
magnétophone d'oncle Paul.
Le programme emballe Grégoire et, par ricochet, Olivier.
— Elle est gentille, hein, tante Ida, dit Rose à ce dernier.
— Zenti Dida, approuve le petit garçon.
— Comment m'a-t-il appelée ? s'esclaffe la tante.
— Dida. C'est trognon, non ?
Le surnom lui restera.
* Todi les krompirs : Toujours les pommes de terre
* Carbonades : plat de viande typiquement belge
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