FIN DES COMBATS
Après
six jours d'affrontements, les combats s'arrêtent aussi subitement
qu'ils avaient commencé. Et le Liban retrouve sa sérénité.
Provisoirement, s'entend. Il ignore encore que cette guerre-éclair n'est
que le prélude aux quinze années noires qui vont bientôt le déchirer,
dressant les unes contre les autres ses différentes communautés, et le
laissant exsangue et dévasté.
Mais
n'anticipons pas, l'heure est à l'allégresse. Dans Zouk rasséréné, les
mêmes villageoises qui, une semaine plus tôt, se lamentaient à grands
cris, rendent grâce au Très-Haut. Les rayons de l'épicerie se
remplissent à nouveau, les échoppes rouvrent leurs portes sur le chant
des métiers à tisser, les enfants recommencent à jouer dans les rues.
Seuls ceux qui avaient engrangé de trop grandes quantités de nourriture
font la grimace, car tout se périme vite, en Orient, l'été. Charançons
et punaises prolifèrent dans le riz, les pâtes, les lentilles, de sorte
que les poubelles débordent bientôt de denrées alimentaires à peine
entamées et déjà impropres à la consommation.
—
Si ce n'est pas malheureux, un gâchis pareil ! vitupère Mona Aoun, en
vidant ses placards. Rose, je t'en prie, embarque-moi cette bouffe tant
qu'elle est encore bonne, ça m'évitera de la jeter.
Et Rose s'en retourne chez elle les bras chargés de provisions, en se disant que, finalement, Tout est bien qui finit bien.
Jolies chroniques qui font encore plus de mal quand on sait la narratrice partie ailleurs raconter d'autres histoires qu'on ne lira pas...
RépondreSupprimerSnif. Heureusement qu'elle nous en a laissé pas mal. Jamais je n'ai eu une femme qui m'ait autant attendri.
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