PREMIERS SOURIRES
Quand
Rachad rentre du travail, en fin d'après-midi, il les trouve tous les
cinq dans la cuisine. Rose prépare le repas. Grégoire, à quatre pattes,
donne des cours de reptation à son frère, sous la surveillance attentive
de Julie. Et Omane, assise en tailleur à même le sol, berce Nadège dans
le "hamac" formé par le tissu de sa robe tendu entre ses genoux.
La scène le fige d'étonnement sur le pas de la porte.
— Omane, tu… tu as sorti la petite ?
Sa femme incline lentement la tête.
— Une chose inimaginable s'est passée, tout à l'heure, dit-elle.
Et de lui raconter la rencontre magique entre les deux bébés.
— Mais alors… Nadège est peut-être moins atteinte qu'on ne le craignait ? articule Rachad, la gorge serrée.
Rose, à nouveau gagnée par l'émotion, s'éclaircit la voix avant de remarquer :
— Elle fait des progrès, quoi. C'est bien naturel, à son âge, hein, pitchounette !
Aucune
réaction. La petite fille a retrouvé son masque marmoréen. L'exemple
d'Olivier, gesticulant sur le carrelage, ne l'inspire guère, et pour
cause : son retard est tel qu'elle ne tient pas encore assise.
Qu'importe : ce soir, pour la première fois depuis sa naissance, ses parents ont le sourire.
Fatigué. Vais demander à Grégoire un cours de reptation pour regagner mon grabat.
RépondreSupprimerMais on est rassurés pour la petite, y a de l'espoir.
Et l'espoir fait vivre !
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