COHABITATION
—
Tu prendras ma chambre, déclare Rose, comme Mona Aoun rentre de l'école
où elle est allée chercher Grégoire. Je viens de changer les draps…
— Et toi ?
— Je dormirai sur le canapé du salon.
— Pas question que je te prive de ton lit. C'est moi qui dormirai en bas.
— Tu es folle ? Vu le service que tu me rends, le moins que je puisse faire est de te loger correctement, non ?
Mona ne répond pas, mais revient à la charge, un peu plus tard.
— Veux-tu que j'aille chercher un matelas chez moi ? On le mettra par terre dans la chambre des enfants, et…
— D'accord, à condition que ce soit moi qui y couche.
Ainsi font-elles, mais le lendemain matin :
— Grégoire a grincé des dents toute la nuit, se plaint Rose, au petit déjeuner. C'était agaçant, tu ne peux pas savoir.
— Et ça t'a provoqué une insomnie, je parie.
— Euh… oui.
—
Je le vois bien, tu as mauvaise mine. Sais-tu ce qu'on va faire ? On va
mettre ton matelas près de mon lit — enfin, du tien… À moins que la
cohabitation avec moi ne te dérange ?
— Pas du tout, au contraire. J’ai l'habitude de partager ma chambre avec quelqu'un, tu sais.
Rire de Mona.
— Je ne ronfle pas, paraît-il… enfin, je ne ronflais pas, du temps de mon mari.
Elle ne ronfle pas, c'est vrai. En revanche, elle parle dans son sommeil. Mais n'anticipons pas.
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