LA LETTRE D’AMIR
La première lettre d'Amir arrive trois semaines plus tard.
— Ce n'est pas trop tôt ! s'écrie Rose qui, de son côté, en a déjà écrit plusieurs sans savoir où les adresser.
Elle déchire fébrilement l'enveloppe. Celle-ci, outre quelques mots rédigés à la hâte : « Tout va bien, la Belgique nous fait un triomphe, je pense à toi et aux enfants, je t'aime », contient un article de journal titré : Gabriel Askar, une voix qui nous vient du Levant.
Le journaliste compare le chanteur libanais à Richard Anthony,
mentionnant, à l'appui, l'une des chansons de Rose (la moins bonne,
râle-t-elle), intitulée (c'est de circonstance) : Reviens-moi. Et de conclure sur cette question existentielle : « Sera-ce le tube de demain ? »
— C'est bien joli, tout ça, grogne Rose, frustrée. Mais j'aurais préféré qu'il m'envoie un courrier un peu plus… personnel.
Elle s'empresse néanmoins de le féliciter dans une longue missive qu'elle expédie, avec les précédentes, à l'Hôtel des Princes-évêques de Liège, d'où le groupe rayonne en province, jusqu'aux frontières allemano- luxembourgeoise.
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