La maison est silencieuse. Très. Trop. Un silence de cathédrale, de lieu inhabité. Un silence qu'on entend.
Rose n'avait pas souvenance que l'atmosphère, ici, pèse un tel poids. C'était une habitation riante, jadis. Pas un mausolée !
— Maman, ze peux aller dehors avec Zulie ? réclame Grégoire en montrant le patio.
En dépit d'une brume matinale persistante, elle leur ouvre, mais recommande :
— Pas de bruit, hein ! Oncle Rachad et tante Omane dorment peut-être encore.
Elle-même se rend dans la cuisine, afin de préparer le petit déjeuner.
Sur la table, du café encore chaud, du pain, du beurre l'attendent.
« Rachad est déjà parti au travail, constate-t-elle. Quant à Omane… je suppose qu'elle n'est pas levée. »
Voilà qui est bien ennuyeux, car Rose se trouve confrontée à un
problème de taille : les changes. Dans leur fuite précipitée de la
veille, ni elle ni son beau-frère n'ont pensé à emmener le nécessaire.
D'autant qu'en principe, il y a tout ce qu'il faut ici…Oui, mais où ?
« Dans la salle de bains, évidemment. Que je suis bête ! »
Mais Rose a beau fouiller étagères et placards, elle n'y dégote ni talc, ni lait de toilette, ni pommade pour les fesses. Quant aux langes, il n'y en pas la moindre trace.
« Bizarre, ça ! Chez moi, les produits pour bébés débordent de partout. Où Omane peut-elle bien ranger tout son bordel ? »
Elle passe de pièce en pièce, et son étonnement va croissant.
« Incroyable ! Il n'y a pas un jouet qui traîne, pas un chausson, pas un biberon… Comme s'il n'y avait pas d'enfant, dans cette maison. »
Un froid glacial l'envahit.
« La petite Nadège n'est quand même pas… morte ? »
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