VISITE D’AMIR (SUITE)
Lorsque Amir descend du train, ils l'attendent sur le quai. Ce qui le met mal à l'aise, mais il n'en laisse rien paraître.
— Je ne pensais pas que tu serais là, se contente-t-il de remarquer, en repoussant Rose pendue à son cou.
— C'est Etienne qui m'a amenée, explique-t-elle, un peu décontenancée par sa froideur. On voulait te faire la surprise…
Les
deux hommes se mesurent du regard, puis se saluent fort civilement. Et
durant tout le trajet du retour, s'observent du coin de l'œil, l'un se
demandant quel lien unit sa femme à ce karaköz*, et l'autre pourquoi Rose a été convoler avec ce pôurichinèle* au lieu de l'épouser, lui.
* Karakôz : bouffon, en arabe *Pôurichinèle : bouffon, en wallon
*
— Rose, qui c'est ce type ?
— Mon ami d'enfance, je t'en ai parlé mille fois.
— Il ne me plaît pas beaucoup.
— Oh, toi, tu es jaloux !
— N'importe quoi ! Je donne juste mon opinion.
— Qu'est-ce que tu lui reproches ?
— Rien de particulier, il ne me plaît pas, c'est tout.
— Et moi, je te plais ?
Pour toute réponse, Amir l'enlace.
— Oui, je te plais, constate-t-elle entre deux baisers.
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