Omane,
en revanche, est attirée par le bébé comme les mouches par le miel. Son
instinct maternel exacerbé trouve en lui un objet à sa (dé)mesure.
Forte de sa précédente expérience, Rose lui apprend comment plier un
lange, nettoyer le nombril à l'alcool, donner à téter, faire roter.
Omane, qui absorbe avec ravissement ces rudiments de puériculture, fait
montre, dans les travaux pratiques, d'une bonne-volonté sans limite, et
s'avère, finalement, aussi douée que Rose, sinon plus. De sorte que
cette dernière, qui passe la majeure partie de son temps allongée, lui
délègue bientôt les soins du bébé — car d'elle, elle n'est pas jalouse.
Grégoire en profite pour cajoler sa mère à outrance, et tout va pour le
mieux dans le meilleur des mondes.
Ce bonheur bascule huit jours plus tard. Dans la nuit du 11 au 12 janvier, très exactement.
*
Deux heures du matin. Un coup de klaxon fait sursauter Rose qui allaite Olivier. Elle se lève, se penche à la fenêtre.
— On va à la clinique ! lui crie Rachad par la portière ouverte.
—Ah, enfin... Tu nous tiens au courant ?
—Évidemment !
La
voiture démarre. Rose, le cœur battant, écoute le bruit du moteur
décroître dans le lointain. Puis les rues de Zouk retrouvent leur calme,
et elle n'entend plus, dans l'obscurité, que l'inlassable chuchotement
de la morne pluie d'hiver.
— Dans quelques heures, tu auras un cousin, promet-elle à Olivier.
En fait, ce sera une cousine.
Nadège.
Une pauvre petite cousine qui n'aura pas eu de chance…
Cauchemard...
RépondreSupprimersans le d, même...
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