Octobre.
Le nouveau jeu de Grégoire consiste à écouter le petit frère et le
petit cousin. Il pose son oreille sur chaque ventre tour à tour — celui,
relativement discret, de Rose, et l'énorme d'Omane — puis attend en
retenant son souffle. Ses mimiques, lorsque l'un des fœtus se manifeste,
valent le détour. Il pousse des cris de joie, frappe sa joue, poum,
poum, pour expliquer ce qu'il a ressenti, et imite à ravir les
gargouillis d'entrailles qu'il prend pour un langage. Ça se termine par
des bisous sur les nombrils hypertrophiés, puis Rose déclare :
— Maintenant, Olivier et Oman vont dormir. Dis-leur vite au revoir, mon chéri !
— Avoi’, fait docilement Grégoire en agitant sa petite main, ce qui lui vaut, en général, une recrudescences de câlins.
— On le mangerait, ce petit mamour, s'esclaffe Omane.
— Et tu verras, quand ce sera le tien, lui prédit Rose.
*
Novembre.
La question à l'ordre du jour est : qui accouchera la première ? Les
pronostics vont bon train. Amir penche pour Omane, Rachad pour Rose, ce
qui donne lieu à des paris sans fin.
— Ils naîtront le même jour, affirment les deux femmes, toujours en proie à leur fantasme de cousins jumeaux.
Et les maris de se congratuler mutuellement : « Quelle belle synchronisation ! »
Attention de ne pas tomber, hein, avec vos gros ventres. Contrairement à ce qu'on dit, les bidons et les gamelles, ça va pas ensemble.
RépondreSupprimerOh, joli !
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