vendredi 13 mai 2016

ROSE 14

 
                                          CAUCHEMAR

                 — Ne te tourmente pas, ce n'est qu'une égratignure, assure joyeusement Ricco. Rose sourit, confiante. Assise au bord du lit, elle l'observe, sans la moindre appréhension, dérouler le bandage de gaze blanche qui cache son visage.
— Ferme les yeux, ordonne-t-il, tu les rouvriras quand je te le dirai.
Ils sont dans la petite chambre, chez Mme Izmirlian. Le jour vient de se lever. Un gai soleil de printemps pénètre par la fenêtre. Les draps, défaits, portent l'empreinte encore tiède de leurs corps enlacés.
              Quelques minutes passent. Rose entend Ricco s'approcher, s'asseoir à côté d'elle dans un léger grincement de sommier. Elle sent sa chaleur rassurante l'envelopper et, d'instinct, tend les lèvres.
— Voilà, tu peux regarder, murmure-t-il, sa bouche si près de la sienne qu'elle boit son haleine.
Elle obéit, et pousse un hurlement. Ce n'est pas Ricco qui la tient dans ses bras, c'est Adeline.

           —  Rose, qu'as-tu ? souffle Amir, réveillé en sursaut.
Un hoquet lui répond. Courbée vers le lavabo du cabinet de toilette, Rose vomit.


1 commentaire:

  1. Hoûû je n'aimerais pas que mon conjoint me brame dans l'esgourde en plein sommeil. C'est un coup à faire la sourde oreille, ça.

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