mercredi 26 octobre 2016

LE BEL ÉTÉ 14




















                                                                            ÉPINAL


                  Les Imaginales d’Epinal — ce festival du livre fantastique où j’avais décidé de me rendre, après plusieurs années d’absence  — avaient lieu fin mai. 
                  — Tu viendras m’y retrouver ? demandai-je à Castor, mine de rien.
                  Il acquiesça. Avec un bémol, cependant :
                  — Je n’ai pas réservé de chambre d’hôtel, et tout doit être plein des mois à l’avance…
                  Alors moi, sans me démonter :
                  — Bah, pas grave, on te trouvera une chtite place dans la mienne, de chambre.
                  La cause étant entendue, il n’en fut plus question. Sauf dans ma tête, bien sûr. Plus le temps passait plus j’éprouvais l’effroi mâtiné d’allégresse de la petite fiancée à la veille de ses noces. (Le premier qui rigole est prié de sortir.)
                  Vint le fameux jour j. J’avais soigneusement choisi mes fringues, emprunté un blouson à Barbara, l’aînée de mes petites-filles, et pas fermé l’œil de la nuit. Une amie écrivaine — appelons-la Rachel — qui habitait la ville voisine, devait venir me chercher en voiture  pour m’amener à l’aéroport, car je n’ai jamais été fichue de passer le permis.

                  C’est là que tout commença à déconner.






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